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Chez Novagrain, la décarbonation questionne

Jean-Paul Vinot (vice-président), Isabelle Bottino (directrice générale) et Benoit Piétrement (président), lors de l'assemblée générale de Novagrain, mercredi 3 décembre, à Connantre (Marne).

La stratégie de diversification a permis à Novagrain de faire face aux problèmes de la récolte 2024. La coopérative marnaise se penche pour l’avenir sur le stockage sans insecticide et la décarbonation.

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Comme beaucoup d’OS, Novagrain a enregistré une collecte 2024-2025 en recul : - 27 %, à 152 000 t (contre 208 000 t en 2023-2024). Avec également des problèmes de qualité (PS réduit) impliquant un travail important du grain par la coopérative.

« Face à cette récolte compliquée, notre stratégie de différenciation et la commercialisation via l’Union Scara-Novagrain ont été payantes », soulignait Isabelle Bottino, directrice générale de Novagrain, lors de l’assemblée générale de la coopérative, mercredi 3 décembre, à Connantre (Marne). « Heureusement, la récolte 2025 devrait dépasser 200 000 t grâce, notamment, à des rendements record en maïs et en escourgeons. La qualité est satisfaisante pour l’ensemble des produits. »

Résultats et investissements conservés

La récolte 2024 a impacté le chiffre d’affaires total de l’exercice qui s’établit à 66,5 M€, en recul de 17 %. Malgré cela, le résultat est en légère hausse à 1,65 M€ (contre 1,47 M€) et les investissements sont restés stables autour de 2,39 M€. « Notre objectif est d’investir régulièrement pour maintenir notre outil en bon état. » Pour l’avenir, Novagrain réfléchit au stockage sans insecticides. « Il faut trouver des solutions innovantes, complémentaires à un nettoyage accru des grains mais financièrement acceptables. Nous devons explorer des pistes telles que l’inertage à l’azote, le CO2 ou l’ozone. »

Depuis quelques mois, plusieurs groupes ont été créés à destination des adhérents. Le club Agro propose un parcours de formation complet (terrain, webinaires, rencontres en champ et en salle). Le groupe NovaCarbone planche sur les bonnes pratiques bas carbone, avec notamment un diagnostic rapide. Dernier né : le groupe Fabacéé pour baisser les charges en modifiant les pratiques et les équipements.

La décarbonation, un enjeu de filière

De son côté, la coopérative a réalisé cette année son bilan carbone. La décarbonation était d’ailleurs au cœur des débats de la table ronde de cette assemblée générale avec plusieurs constats. « L’engagement des agriculteurs est freiné notamment par les cours actuellement bas des matières premières, et surtout la difficulté à trouver des clients prêts à nous accompagner financièrement pour valoriser les efforts réalisés par les producteurs et les risques pris », souligne Jean-Paul Vinot, vice-président de Novagrain.

« L’agriculteur est systématiquement placé au premier plan, voire considéré comme le principal responsable de la production de gaz à effet de serre, poursuit Benoit Piétrement, président de Novagrain et également président d’Intercéréales. Or la décarbonation est l’affaire de l’ensemble de la filière (producteurs, collecteurs, première transformation). Des progrès significatifs ont déjà été faits. Nous devons poursuivre cet effort. Mais cela a un prix, et il est impératif que le consommateur s’engage. Si les difficultés du pouvoir d’achat sont légitimes, l’absence de rémunération des producteurs rendra la progression future en matière de décarbonation très difficile. »

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